Voilà bien un thème qui semble n’avoir rien à voir avec une élection communale. Pourtant je vous invite à réfléchir ensemble aux conséquences de ces annonces, que je résume avec le titre de l’article des Echos : « La BCE va offrir plus de 1 000 milliards à taux négatifs aux banques ».

https://www.lesechos.fr/finance-marches/marches-financiers/la-bce-va-offrir-plus-de-1000-milliards-a-taux-negatifs-aux-banques-1215956

Avant que d’aborder les conséquences au niveau communal, nous devons d’abord comprendre le contexte : ce sont les banques qui créent l’argent. Ce que la BCE propose aux banques, c’est ce que l’on appelle de la monnaie centrale, ce que l’on pourrait qualifier « d’argent véritable », les chiffres inscrits sur vos comptes étant de la « fausse monnaie légale » pour reprendre le terme de Maurice Allais, prix Nobel d’économie qui dénonçait le système actuel de l’argent-dette.

Je ne vais pas vous faire un cours de création monétaire, mais il faut bien comprendre ce qui est en train de se passer. On paye les plus riches pour s’endetter et ainsi, pouvoir racheter et concentrer toujours plus de richesse. Croyez-vous que les banques vont soudainement devenir philanthropiques et nous faire profiter de l’avantage indu qu’elles viennent de s’octroyer (je dis bien qu’elles viennent de s’octroyer, car qui dirige la BCE ?) ?

Nous allons assister à une vague de rachat de petites entreprises rentables par de grands groupes, avec des banquiers au capital, car eux seront payés pour s’endetter. La World Company est en marche !

Quelle conséquence à notre niveau ? Tout d’abord, voyons où ces grands groupes sont présents. Par exemple, la gestion de l’eau. Une fois avalée toute la concurrence, que va-t-il se passer ? Le prix de l’eau va soudainement gonfler.

Nos petites entreprises de travaux publics, celles qui n’auront pas été rachetées vont soudainement avoir de la concurrence à des prix très agressifs : forcément, quand un grand groupe est payé pour s’endetter et peut faire venir des travailleurs de Pologne, il peut pratiquer de meilleurs prix qu’une petite entreprise locale qui paye son crédit et respecte ses salariés. Le chômage va augmenter…

Les grandes surfaces, qui seront aussi payées pour s’endetter (les banques et fonds de pension sont aussi au capital de ces structures) pratiqueront des prix de plus en plus agressifs sur les fruits et légumes, pour rendre le delta avec les circuits courts intenables. L’écart de prix entre les produits frais industriels en provenance d’Espagne ou d’Italie et les produits bio, cultivés à côté de chez nous sera tel, qu’à un moment manger sain deviendra un luxe… surtout dans un contexte de baisse des salaires (nivellement mondial par le bas). Le chiffre d’affaires de ceux qui ont fait le pas de la proximité baissera et ils finiront par déposer le bilan ou par rentrer dans le rang en se soumettant à Monsanto et autres firmes agroalimentaires.

Pour éviter la contestation, on éloigne la démocratie en créant des structures de plus en plus grandes pour éloigner le pouvoir des citoyens. On anonymise les élus en instaurant les scrutins de liste au niveau de ces mégastructures, ce qui fait qu’on vote pour gens qu’on ne connait pas, en fait pour des partis politiques. Au fait, qui finance les partis politiques ?

Pour casser les révoltes prévisibles, on instaure une société de surveillance, avec des lois « pour notre sécurité » qui autorise la reconnaissance faciale dans la rue, qui permet le traçage de nos téléphones. Ne pas oublier non plus une police qui mate les manifestations avec beaucoup de zèle, histoire de dissuader les bonnes familles de manifester.

Bien entendu, les banques, les fonds de pension et les milliardaires rachèteront encore plus de médias et nous ne serons bientôt plus informés, mais « propagandés » (en fait, c’est déjà largement le cas… Qui détient les DNA et l’Alsace ?). Quant aux réseaux sociaux, ça a déjà commencé, ils censureront toute forme de réflexion, de critique du système ou d’appel au changement…

Il y aurait encore tant à dire, qu’il faudrait un livre… promis, je m’y colle, mais je n’y arriverai pas avant les élections.

Il y en a encore qui doutent ? Je les renvoie à l’annonce du Grand Reset de la directrice du FMI

http://www.economiematin.fr/news-fmi-grand-reset-economie-systeme-changement-annonce-historique-sannats Que pouvons-nous faire ? Hélas, pas grand-chose, car cette histoire va très mal finir et nous avons toutes les chances de connaitre des heures sombres. La machine va exploser, ce sont des apprentis sorciers qui nous dirigent. Ils s’imaginent tout puissants, ils vont perdre le contrôle et ça fera mal. Il faut donc nous y préparer. Je pense très sincèrement que le niveau communal est celui d’où tout repartira, d’où nous devrons reconstruire.

Autant nous y préparer tous ensemble, en nous serrant les coudes, en partageant nos connaissances et nos savoir-faire pour mieux affronter ce qui nous attend… Soyons courageux et prêts et on traversera la crise à venir beaucoup mieux que les communes qui auront fait le choix de ne rien voir…

Jean-François Mattler