Chères Wadighoffenoises, chers Waldighoffenois,

Avec la force du postériori, on réalise que maintenir le premier tour des élections municipales et valider ses résultats était une « mascarade » pour reprendre les mots d’alors de celle qui était la ministre de la Santé. Une « mascarade » qui a mis en danger les électeurs venus voter et ceux qui ont tenu les bureaux de vote. Nous tenons donc à les remercier chaleureusement, et plus particulièrement ceux qui nous accordé leur confiance, mais aussi à saluer ceux qui ont préféré jouer la prudence… les deux décisions faisant sens et devant être respectées.

Peut-être que les événements survenus depuis plaideront en notre faveur, puisqu’ils sont venus démontrer que les élus qui nous gouvernent savent très bien installer et entretenir un brouillard épais dès qu’ils sont confrontés à leur incompétence et leur incurie. D’abord, on nous a abreuvés d’informations contradictoires (la covid19 n’était d’abord qu’une simple grippette qui ne passera pas la frontière pour devenir finalement une pandémie mondiale…) puis de mesures non moins antithétiques (on ferme les petits marchés à ciel ouvert, mais on laisse les gens s’entasser à l’intérieur des supermarchés…). Que pouvions-nous faire comme simple citoyen ? Juste essayer d’être solidaire et d’aider son prochain. Être citoyen en somme.

C’est dans cet esprit que j’ai pris contact, dès après le premier tour, avec M. le Maire sortant, candidat à sa réélection, pour lui proposer de faire une union sacrée, de mettre la campagne de côté et de travailler avec tout le monde pour l’intérêt du village. J’ai notamment proposé de créer, bénévolement, et sans que cela ne coûte un seul euro à la commune, un site de solidarité sous forme de petites annonces de proposition d’aide ou de demande d’aide, et d’un forum de discussion, réservé aux habitants de Waldighoffen, pour permettre l’émergence d’initiatives, l’éventuel signalement de personne à aider et un maintien du dialogue communal. J’ai précisé que je ne ferai aucun état de mon bénévolat et que ça devait apparaitre comme une initiative commune des trois listes.

Le temps de réponse de M. Schielin a été celui d’un sénateur… Plus d’une semaine aura été nécessaire pour me dire que finalement, après avoir consulté ses adjoints (mais le premier d’entre eux n’avait pas été mis au courant…), la commune n’avait pas besoin d’une solution internet et qu’il gérait très bien la situation avec « SES bénévoles ». Dont acte.

Pourtant, nous aurions pu grandir avec cette crise. Par exemple, on aurait pu savoir combien de nos concitoyens ont contracté le virus, avoir des nouvelles de la santé de ceux qu’on savait hospitalisés (sur initiative de la famille, bien entendu) ou tout simplement les soutenir en apportant notre aide. Nous aurions pu mettre en commun nos différentes sources d’information pour essayer de mieux comprendre et donner du sens à ce qui nous arrivait. On aurait effectivement pu être « au cœur de l’action », mais nous étions en fait au cœur de l’inaction, dans l’abandon le plus total, livré à nous-mêmes…

Si être au cœur de l’action consiste à reproduire les informations de la Préfecture et à suivre béatement l’achat de masques, que personne ne porte, par la comcom, j’ose poser la question : à quoi bon avoir une équipe municipale, si d’autres s’occupent déjà si bien de nous ?

Oh, je ne prétends pas détenir la science infuse, mais je suis simplement convaincu que tous nos cerveaux réunis et connectés donnent de bien meilleurs résultats que le cerveau d’un, fût-il au cœur de l’action.

 

Jean-François Mattler